Pour plusieurs personnes, la différence entre un écureuil et un suisse n'est apparemment pas si évidente que cela. Ce petit article, sans prétention, se veut informatif sur le sujet.
LES SUISSES
Avec son pelage roux, marqué de cinq rayures brun foncé ou noires et de bandes chamois sur le dos, le suisse se confond à merveille avec le paysage d’automne. Par contre, la fourrure de sa partie ventrale est blanche. L’automne, sa fourrure devient beaucoup plus chaude en prévision de l’hiver. La queue est rousse.
Les yeux ronds dominent sa tête et observent le monde de tous les côtés. Son museau sensible, doublé d’une vue perçante, flaire facilement des graines enfouies sous la litière de la forêt.
Contrairement à de nombreux autres animaux, le mâle et la femelle sont de la même taille. Leur longueur du corps est de 22 à 30 cm et la longueur de la queue atteint 12 cm, mais est en moyen de 7 cm. Leur poids adulte est en général entre 70 et 120 g, mais à la naissance, le poids des petits varie entre 2,5 et 4 g.
Le suisse affectionne les forêts de conifères mais il s’installe volontiers à l’orée des bois, là où les petits arbrisseaux ou les hautes herbes sont abondants. Il évite les terrains détrempés, impropres à ses habitudes de fouissage.
Le domaine du suisse vital s’étend dans un rayon d’une cinquantaine de mètres autour de son terrier, creusé dans un sol sec et dissimulé sous un amas de roches, dans les broussailles ou dans un tas de bûches, mais il ne niche jamais dans les arbres, comme le fait son cousin l’écureuil. Son terrier peut avoir plusieurs entrées et lui sert durant plusieurs années.
Le terrier est situé à une profondeur variant entre 60 et 90 cm. La demeure est constituée de tunnels de 5 cm de diamètre menant à une pièce principale d’un diamètre d’environ 30 cm, aménagée en lit confortable à l’aide de feuilles déchiquetées et d’herbes séchées. Avec les années, le suisse creuse d’autres galeries et pièces secondaires où il peut entreposer sa nourriture d’hiver et loger les petits à la naissance. Par temps très chaud ou durant une pluie abondante, il se réfugie au frais et au sec dans son terrier, ne se permettant que quelques brèves sorties.
Principalement herbivore, l’animal mange en grand quantités de petits fruits sauvages comme les fraises, les framboises, les bleuets, le thé des bois, les graines de pins, les champignons, les racines ou même les oeufs d’oiseaux. En période de disette, il peut manger des chenilles, des sauterelles, des vers et même des petites grenouilles. L’automne, le suisse se gave de glands, de faines et de noix dont il fait en plus des réserves importantes en prévision de la période hivernale. Au moment de la chute des feuilles, il transporte dans son terrier une quantité imposante de graines en prévision de l’hiver. Au printemps, quand les réserves de l’hiver sont épuisées, il se contente de glaner ici et là quelques jeunes pousses ou des bourgeons.
Le suisse est un rongeur solitaire strictement diurne, qui s’affaire à chercher des graines pour les enfouir dans le sol, les cacher sous les feuilles et même les rassembler en petits monticules.
Il en oublie un grand nombre par la suite, alors celles-ci germent, favorisant ainsi le reboisement de la forêt.
Inquiet, le suisse agite la queue en poussant des cris et si le danger est imminent, il décampe la queue en l’air, puis du haut d’une branche, il se manifeste bruyamment face à un ennemi.
Au printemps, les mâles se livrent des combats qui permettent de déterminer celui d’entre eux qui s’accouplera à la femelle convoitée. Ces combats n’occasionnent que rarement des blessures graves aux belligérants. Après l’accouplement, le mâle quitte la femelle et retourne vivre seul dans son territoire. La femelle allaite de 3 à 5 rejetons. La femelle s’occupe seule d’élever ses petits. À quatre semaines, les petits ouvrent les yeux, leur ouïe se développe et ils risquent quelques sorties hors du terrier. Au bout de 8 semaines, ils sont sevrés et prêts à vivre d’une façon autonome. À la fin de l’été, il arrive que la femelle donne naissance à une autre portée. À dix semaines, la période de croissance presque terminée et la famille se disperse. L’automne venu, chacun aménage son propre terrier et commence à y stocker des provisions.
Dans son milieu naturel, le suisse vit en moyenne 4 ans. En captivité, épargné par les prédateurs, les rigueurs du climat et l’abondance plus ou moins grande de nourriture, il peut vivre jusqu’à 8 ans.
Le suisse rencontre de nombreux prédateurs sur sa route : les oiseaux de proie comme la buse ou l’épervier peuvent le surprendre à tout moment. La belette, le coyote, la martre, le renard, le raton-laveur, le lynx, le chat domestique sont tous ses ennemis jurés. Désavantagé par sa petite taille face à des adversaires plus gros que lui, la fuite est son seul moyen de défense. Il grimpe alors dans l’arbre le plus près, se cache dans un amas de branches ou de roches ou se précipite dans son terrier.
Quant à son rapport avec les humains, plutôt craintif de prime abord, le suisse se laisse facilement apprivoiser et devient un compagnon agréable.
LES ÉCUREUILS
Les écureuils sont agiles et rapides. On peut les voir sauter de branche en branche. En raison de leur mode de vie, les écureuils jouent des fonctions écosystémiques importantes, notamment en oubliant des graines qui germent d’autant mieux, qu’elles sont enterrées par ces animaux dans des trous où elles sont mises en contact avec des champignons symbiotes.
Les écureuils consomment une grande quantité de champignons, contribuant ainsi à la propagation des spores ces champignons. Le cri d’alarme est un claquement rapide (couc, couc, couc, couc…). Il arrive que plusieurs écureuils se rassemblent pour dérouter un prédateur; ils poussent alors des cris en secouant la queue.
La queue de l’écureuil a de nombreuses utilités. Elle joue le rôle de gouvernail lorsque l’animal saute d’endroits élevés; elle sert de parasol lorsqu’un écureuil maladroit tombe; elle sert de couverture durant l’hiver. La queue permet d’ailleurs d’indiquer aux autres écureuils les intentions d’un individu. Enfin l’écureuil utilise la queue pour distraire ses prédateurs. La fourrure de l’écureuil est plus épaisse et plus longue en hiver.
Généralement, l’écureuil construit un nid de feuilles près de la cime d’un arbre ou à une fourche ou encore sur une branche près du tronc. Une plate-forme faite de rameaux constitue la base du nid, et des feuilles et des rameaux entrelacés en forment l’extérieur. La charpente intérieure est faite en général de feuilles et de rameaux entrelacés. De la mousse, de l’herbe et de l’écorce déchiquetée tapissent l’intérieur, mais l’écureuil peut utiliser du tissu, du papier, des plantes et des plumes d’oiseau.
La durée de la période de gestation des écureuils est d’environ 40 jours. Par année, ils ont une ou deux portées et le nombre de petits par portée est, en moyenne, de 3 à 6.
L’accouplement a lieu de la fin février à la fin mars, puis en juin et en juillet. Au cours de ces périodes, la femelle ne cesse d’émettre de petits cris afin d’attirer les mâles. Ces appels donnent lieu à des courses effrénées.
La durée de vie moyenne des écureuils est de 4 à 6 ans, mais en captivité, l’écureuil peut vivre de 15 à 20 ans. D’ailleurs, l’écureuil est la proie de nombreux prédateurs, dont le vison, la martre, la belette, le pékan, le lynx, le renard, le coyote, le hibou, etc.
Les écureuils ne causent pas de dégâts importants aux cultures et, en fait, ils contribuent dans une grande mesure au reboisement. Dans la forêt boréale, l’écureuil roux se nourrit surtout de graines provenant de cônes de conifères. Il mange aussi des glands, des noisettes, des graines, des bourgeons, des insectes, de l’écorce, des fleurs, des baies, des champignons, des oeufs d’oiseaux et des oisillons. Au printemps, l’écureuil adore la sève des érables.
Au Québec, les écureuils sont très nombreux en ville, en particulier, à Montréal, où on les voit en grand nombre dans tous les parcs.
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